Il y a 38 ans, dans une petite ville picarde, je naquis.
Très tôt frappée par l'envie de prendre en main l'appareil photo de mon père. Je décide alors de construire des images mentales. Du haut de mes premières années j'adorais, me déguiser, traverser mon « immense » jardin, et questionner les adultes sur la prise d'indépendance.
Transparence de l'enfance et caresse d'une construction émotive, les passions restent les mêmes d'année en année : écrire des histoires pour les mettre en scène, puis les photographier.
Mais il est vrai que durant la période adolescente je m'intéresse au métier de scénographe : des textes, des espaces à imaginer, pour des corps animés. Cependant, je navigue...car j'aime beaucoup photographier aussi. Durant cette période, c'est l'hésitation qui me structure également...il me faudra quelques années pour saisir que tout cela ne fait qu'un chez moi.
Presque 20 ans, légèrement indéterminée, je débute mon parcours par une licence en arts plastiques. Je poursuis ensuite mon chemin à Paris, au sein de la faculté de Paris 8, en intégrant la section photographie, où j'y obtins un Master spécialisé en pratique et théorie de la photographie.
A travers les années l'enfance rejaillie venant nourrir la pratique, tel un aliment essentiel à la naissance des images...puis petit à petit l'ensemble s'éclaircit plus fort. La lumière est une matière à laquelle je donne un corps, elle exalte des parures, elle laisse parler les décors. Une image est une composition que je scénarise.
Ce qui compte alors, c'est de tracer un monde qui s'implante dans le réel, une part de douceur, d'étrange, en unissant le regard dans la saveur de la maturité croissante, assise sur la fidèle enfance. Entre conte et réel, j'installe mon regard. Dans chacun de mes projets dansent l'acide enfance et la douceur adulte...de la lune à la terre, de la réflexion de soi aux imaginaires...